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Astuces pratiques

La couronne solaire dans toute sa splendeur

Composition HDR (High Dynamic Range) d’une éclipse solaire

Une éclipse solaire totale est visuellement beaucoup plus impressionnante qu’une photo prise avec un numérique. Comment améliorer cela ?

Deux vues de l’éclipse solaire totale de 2006 : à gauche, une exposition unique, avec un temps d’exposition de 1/8s et, à droite, une composition HDR faite d’images réalisées à des temps d’exposition de 1/8 s à 1/1 000 s. M. Weigand Deux vues de l’éclipse solaire totale de 2006 : à gauche, une exposition unique, avec un temps d’exposition de 1/8s et, à droite, une composition HDR faite d’images réalisées à des temps d’exposition de 1/8 s à 1/1 000 s. M. Weigand

Visuellement, une éclipse solaire totale est nettement plus impressionnante que ce que l’on peut obtenir avec les appareils numériques actuels, sans techniques sophistiquées. Ceci tient aux caractéristiques particulières de l’œil. Contrairement aux capteurs d’appareils photo linéaires de sensibilité uniforme, l’œil perçoit les différences de luminosité logarithmiquement et s’adapte dynamiquement. Nous voyons sans problème les fines « fibres » de la couronne solaire, depuis le bord noir du disque lunaire jusqu’à plusieurs rayons solaires à l’intérieur du ciel bleu foncé. Mais documenter photographiquement ce que l’on voit constitue un défi au point de vue de la technique de photographie.

Pour représenter la couronne solaire d’une façon aussi conforme que possible à ce que l’on voit, il faut fusionner son fort contraste. Ceci n’est toutefois pas possible avec une seule image DSLR. Au lieu de cela, on capture la haute dynamique en combinant différentes expositions en une composition à grande plage dynamique (High-Dynamic-Range - HDR). La condition à remplir est donc une série d’expositions couvrant les différentes zones de la couronne solaire. En fonction de la puissance lumineuse de l’optique et de l’indice ISO réglé, les temps d’exposition se situent typiquement entre 1/1 000 s pour la zone la plus interne et quelques secondes pour les rayons saillants de la couronne solaire. Les valeurs indicatives de temps d’exposition, pour votre propre équipement, peuvent être déterminées à l’aide du calculateur en ligne de Xavier Jubier. Une série d’expositions pour une composition HDR est composée d’environ dix images de différents temps d’exposition compris entre les deux valeurs extrêmes.

Le logiciel Luminance HDR peut être téléchargé gratuitement. Il est approprié pour traiter une telle série d’images. Le processus comporte deux phases qui sont décrites ci-après.

Création de l’image HDR

Après avoir lancé Luminance HDR, on charge une série d’images au format RAW en sélectionnant « Nouvelle image HDR » dans la barre de menu. Outre les noms des fichiers chargés, on fait alors la liste de leurs valeurs d’exposition (EV). Ces valeurs sont indispensables pour le calcul de l’image HDR et elles sont habituellement contenues dans les métadonnées des images. Les fonctions anti-ghosting sont sans importance pour une composition d’éclipse solaire et doivent rester désactivées. Avant que la composition ne puisse être générée, il faut optimiser l’alignement de l’image. Certes, la prise d’une série d’expositions ne prend que quelques secondes, mais un suivi mal réglé peut provoquer un léger décalage entre les images. Pour obtenir un beau résultat, il faut donc vérifier soigneusement l’alignement de l’image. L’alignement automatique proposé par le programme ne convient malheureusement pas à ces fins. Pour un alignement manuel, il faut cocher « Outils de traitement avancés ». Dans la fenêtre de dialogue suivante, une vue après soustraction aide à empiler les images au pixel près. Si l’alignement de toutes les images est correct, la dernière étape avant le calcul HDR consiste à sélectionner le profil HDR. Six profils différents sont disponibles mais le profil 3, en particulier, est à déconseiller car il ne génère pas de transitions correctes. On obtient de très bonnes compositions avec les profils 1, 2 et 6 qui, dans cet ordre, fournissent une suppression croissante des parties lumineuses.

Le programme Luminance HDR, lors de la création d’une nouvelle image HDR. Dans la fenêtre de gauche, on peut charger la série d’images. En dehors du cochage de « Outils de traitement avancés », aucun autre réglage n’est nécessaire. La fenêtre de droite permet de vérifier le décalage des images et d’aligner les images. M. Weigand Le programme Luminance HDR, lors de la création d’une nouvelle image HDR. Dans la fenêtre de gauche, on peut charger la série d’images. En dehors du cochage de « Outils de traitement avancés », aucun autre réglage n’est nécessaire. La fenêtre de droite permet de vérifier le décalage des images et d’aligner les images. M. Weigand

Conversion en tant qu’image LDR (Low Dynamic Range)

La deuxième étape importante consiste à convertir l’image HDR dans une gamme dynamique plus restreinte, opération également connue sous le nom de mappage local. Il faut en général décocher « Auto Levels » pour poursuivre le travail car la fonction automatique ne fournit pas de bons résultats. « Pre-gamma » permet d’exercer une influence sur la courbe de gradation, avant la compression dynamique. Ceci est facultatif et la valeur peut d’abord être laissée à 1,0.

Pour la compression dynamique, Luminance HDR propose différents « opérateurs ». Les aperçus correspondants sont visibles dans la barre d’images droite. Mais ceux-ci ne sont généralement pas d’un bel aspect et il est fastidieux de tester les différents paramètres et variantes. En général, l’opérateur « Reinhard '05 » donne de très beaux résultats et il est par conséquent à recommander. En outre, il n’y a ici que trois paramètres simples à régler. Outre le régulateur de luminosité, qui s’explique de lui-même, « Adaptation chromatique » permet d’exercer une influence sur la saturation des couleurs. S’il y a trop de bruit de couleurs dans les zones plus sombres, il faut augmenter la valeur. Enfin, le paramètres « Adaptation de la lumière » détermine l’étendue dans laquelle les parties sombres de l’image sont augmentées. La valeur de ce paramètre doit être réglée plutôt élevée. Là encore, le bruit de l’image dans les zones sombres est le facteur limitateur.

Enfin, « Adapter valeurs », dans la barre de menu principale, permet de procéder à une correction complémentaire de la valeur tonale, en cas de besoin. L’image Low Dynamic Range (LDR) est ensuite terminée et, via « Enregistrer sous », on l’exporte au format TIFF ou JPEG, par exemple.

Fenêtre de réglage de la compression dynamique. Dans la zone à gauche, les paramètres opérateurs peuvent être adaptés. L’exemple montre une image LDR après une « compression Reinhard '05 ». Sur le bord droit de la fenêtre, on voit des aperçus pour les différents opérateurs. M. Weigand Fenêtre de réglage de la compression dynamique. Dans la zone à gauche, les paramètres opérateurs peuvent être adaptés. L’exemple montre une image LDR après une « compression Reinhard '05 ». Sur le bord droit de la fenêtre, on voit des aperçus pour les différents opérateurs. M. Weigand

Conclusion

Le processus du mappage local est fortement orienté sur la physiologie de la vision. Même si ce que l’on voit ne peut pas encore être parfaitement reproduit, la technique HDR permet d’obtenir une représentation de la couronne solaire qui se rapproche beaucoup de ce que l’on voit.

Auteur : Mario Weigand / Licence : Oculum-Verlag GmbH